01 novembre 2004

Bref historique

Cette icône trouve sa forme définitive au IXe siècle. La représentation prototype de la Nativité figure sur les ampoules, contenant de l'huile, ramenées de Terre Sainte par les pèlerins, (Ve -VIe siècle.) «Eusèbe de Césarée raconte, dans son Histoire ecclésiastique, qu'au lieu même de la Nativité, saint Constantin avait fait construire une église, dont la crypte était formée par la grotte de Bethléem. C'est là qu'était représentée, selon les archéologues, avec toute l'exactitude historique possible, la scène de la Nativité, que répètent les ampoules et qui est à la base de notre iconographie de cette fête.» (Le sens des icônes, L. Ouspensky, cerf 2003, p.143)


Initialement, la Nativité était célébrée le 6 janvier, en même temps que la fête de la Théophanie (ou Épiphanie). En 324 la fête de la Nativité fut déplacée au 25 décembre dans l'Église de Rome pour remplacer une fête païenne célébrant le culte du soleil. Cette date correspond au solstice d'hiver, époque à partir de laquelle la durée de la lumière du jour se met à augmenter. Au plan symbolique, la fête placée à cette date signifie la croissance de la lumière, de la Lumière véritable qui est le Christ, et la victoire sur la nuit, les ténèbres. C'est aussi dans ce sens que l'Église a nommé Jésus Soleil de Justice, celui à qui revient la seule et vraie adoration. Le déplacement de cette fête au 25 décembre s'opère au IVe siècle à Antioche et à Constantinople.



Sources scripturaires

La naissance de Jésus : Évangile de Luc (2,1-21)
Les Mages : Évangile de Matthieu (2, 1-12)
Joseph : Récit apocryphe, Protévangile de Jacques



APOCRYPHE : sens littéral: «ce qui est tenu secret». Écrits des premiers siècles de notre ère, qui n'ont pas été retenus par l'Église pour différentes raisons, en particulier parce qu'ils ne sont pas l'œuvre des Apôtres ou de leur entourage immédiat.
Apocryphe signifie alors « textes non recueillis dans le canon des Écritures », par opposition aux textes canoniques du Nouveau Testament (les quatre Évangiles, Actes des Apôtres, Épîtres de saint Paul, Épîtres catholiques, Apocalypse.) .

SOLSTICE : Époque où le soleil atteint son plus grand éloignement angulaire du plan de l'équateur. Solstice d'hiver: jour le plus court de l'année. Solstice d'été: jour le plus long de l'année. La date de Noël, 25 décembre, est située au moment du solstice d'hiver, à partir duquel les jours rallongent, selon la position du soleil.

ÉPIPHANIE : (grec) «manifestation». Manifestation du Christ au monde: naissance de Jésus, visite des mages et Baptême. Au IVe siècle à Rome, seule la naissance de Jésus, l'Incarnation, fut fêtée le 25 décembre et l'Église d'Orient se rattacha à cette pratique à la fin du IVe siècle. L'Église d'Occident a gardé à l'Épiphanie son sens premier, c'est-à-dire la manifestation du Christ au monde: l'étoile et les rois mages, le baptême du Christ, les noces de Cana.

THÉOPHANIE : (grec) «manifestation de Dieu». Terme retenu par l'Église orthodoxe pour désigner la fête du 6 janvier, commémorant le Baptême du Seigneur. Cette fête célèbre ce jour-là le Dieu qui se manifeste pleinement comme Un en Trois Personnes, à l'exclusion de toutes les autres épiphanies (Naissance, Mages et Noces de Cana).Dans ce contexte, le mot Théophanie peut signifier: manifestation de la Trinité.