Le bœuf et l'âne
(dans les icônes russes, l'âne, inconnu dans le Nord, se transforme en cheval)
Tout près de la crèche où repose l'Enfant se tiennent deux animaux : le bœuf et l'âne. On peut penser au premier abord qu'il est tout naturel de représenter les animaux domestiques près d'une crèche ou d'une mangeoire, comme on peut le voir très tôt dans les premières représentations paléochrétiennes. Mais pourquoi le bœuf et l'âne plutôt que des brebis ou des chèvres ? La présence des animaux n'est pas mentionnée dans les Évangiles. Cependant le bœuf et l'âne précisément sont représentés dans l'icône car ils indiquent l'accomplissement d'une prophétie, celle d'Isaïe signifiant que le Christ n'a pas été reconnu par les siens : « Le bœuf connaît son maître et l'âne la crèche de son seigneur, mais Israël ne sait pas, Mon peuple ne comprend pas. » (Is 1, 3) Ces deux animaux, par leur attitude humble et attentive reconnaissent le vrai Dieu.
Selon certains, la présence des animaux est en relation avec certains écrits apocryphes, spécialement issus du texte du Pseudo-Matthieu, XIV. Dans ce texte qui met l'accent sur l'adoration de l'Enfant par les bêtes il est dit : « Le troisième jour après la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, Marie sortit de la grotte et, entrant dans l'étable posa l'Enfant dans la crèche. Le bœuf et l'âne l'adorèrent. Alors s'accomplit la parole du prophète Isaïe disant: « Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître» (Is 1, 3). Ces animaux se tenaient aux côtés de l'Enfant et l'adoraient sans cesse. Alors s'accomplit la parole du prophète Habaquq disant: « Tu seras reconnu entre deux animaux. »(Hab 3, 2) Texte cité par Père Georges Drobot, in « L'icône de la Nativité », Spiritualité orientale N" 15, p. 184) Dans l'antiquité, le bœuf fut le symbole du culte mithriaque. (de Mithra) alors que l'âne se rapporte au mal et à la luxure. Dans la représentation chrétienne de la Nativité, ces deux animaux symbolisent les anciens cultes païens vaincus par la venue du vrai Dieu.
Plus tard, au IVe siècle, les Pères de l'Église, comme Grégoire de Nysse, Grégoire de Nazianze ou Ambroise de Milan apportent un éclairage plus complexe en interprétant la présence des animaux de la manière suivante : Ie bœuf est une allégorie du peuple juif ; c'est un animal de trait, le joug qui le lie étant celui de la loi judaïque. Quant à l'âne, il évoque le monde païen ; c'est une monture, portant le fardeau de l'idolâtrie. Ces deux animaux sont libérés de leur joug et de leur fardeau par le Fils de Dieu couché devant eux.
MITRA ou MITHRA Mitra était un dieu de type solaire vénéré en Inde et en Iran. Mithra est associé au Soleil, sur l’ordre duquel il va égorger un taureau. De cette mort rituelle va naître la vie. La fête de Mithra prend place au solstice d'hiver. Il a un culte public qui se déroule dans des grottes, avec baptême de sang, et qui prône la résurrection. Les adeptes de son culte pratiquent des mystères selon un système de douze grades. Son culte connaît un regain de ferveur à l'époque romaine.
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