26 novembre 2006

Résurrection de la fille de Jaïre

Luc VIII 41-56

41 Et voici, il vint un homme, nommé Jaïrus, qui était chef de la synagogue. Il se jeta à ses pieds, et le supplia d'entrer dans sa maison,
42 parce qu'il avait une fille unique d'environ douze ans qui se mourait. Pendant que Jésus y allait, il était pressé par la foule.


43 Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tout son bien pour les médecins, sans qu'aucun ait pu la guérir.
44 Elle s'approcha par derrière, et toucha le bord du vêtement de Jésus. Au même instant la perte de sang s'arrêta.
45 Et Jésus dit : Qui m'a touché? Comme tous s'en défendaient, Pierre et ceux qui étaient avec lui dirent: Maître, la foule t'entoure et te presse, et tu dis: Qui m'a touché?
46 Mais Jésus répondit: Quelqu'un m'a touché, car j'ai connu qu'une force était sortie de moi.
47 La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant.
48 Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix.

49 Comme il parlait encore, survint de chez le chef de la synagogue quelqu'un disant : Ta fille est morte ; n'importune pas le maître.
50 Mais Jésus, ayant entendu cela, dit au chef de la synagogue : Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée.
51 Lorsqu'il fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d'entrer avec lui, si ce n'est à Pierre, à Jean et à Jacques, et au père et à la mère de l'enfant.
52 Tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Alors Jésus dit: Ne pleurez pas ; elle n'est pas morte, mais elle dort.
53 Et ils se moquaient de lui, sachant qu'elle était morte.
54 Mais il la saisit par la main, et dit d'une voix forte: Enfant, lève-toi.
55 Et son esprit revint en elle, et à l'instant elle se leva; et Jésus ordonna qu'on lui donnât à manger.
56 Les parents de la jeune fille furent dans l'étonnement, et il leur recommanda de ne dire à personne ce qui était arrivé.


Symbolique :
- fille du chef de la synagogue représente Israél, elle a 12 ans - 12 tribus.
- La femme hémoroisse est impure, elle représente les païens
- les deux sont sauvés par leur foi


Méditation d'un moine de l'Eglise d'orient

L’Evangile du vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte nous enseigne la confiance dans les cas qui semblent désespérés. Cet évangile groupe deux épisodes. Une femme atteinte depuis douze ans d'une perte de sang et qu'un long traitement médical n'avait pu soulager touche Jésus et est guérie. Nos maladies du corps et de l'âme ne sont donc pas incurables, si graves et si longues qu'elles aient été. Et même lorsqu'il s'agit d'une mort spirituelle apparente il faut espérer contre toute espérance.



La fille de Jaïre, chef d'une synagogue, semblait morte. Lorsque Jésus dit qu'elle n'était pas mor­te, mais endormie, on le tourna en dérision. Mais lui, pre­nant la jeune fille par la main, lui commanda de se lever, et elle se leva. Ainsi il ne faut désespérer ni de nous-mê­mes ni d'aucun autre, lorsque l'apparence de la mort spi­rituelle s'établit. Il ne faut jamais dire: « Avec moi, ou avec celui-ci, ou avec celle-là, il n'y a plus rien à faire ». Dans ces cas extrêmes, on ne doit plus compter sur les interventions humaines : on doit laisser Jésus seul agir sur l'âme pécheresse. « Il ne laissa personne entrer... et...prenant sa main...». Ce grand message d'espoir, qui coin­cide plus ou moins avec le début de l'Avent, montre que nous pouvons harmoniser avec ce temps liturgique des portions de l'Ecriture fixées indépendamment de lui. L'évangile d'aujourd'hui nous parle lui aussi, à sa ma­nière, de la victoire de la lumière sur les ténèbres.


L'épître (Ephésiens 2: 14-22) proclame que Christ «est notre paix» et qu'il vient nous «réconcilier avec Dieu». Trois versets pourraient particulièrement retenir notre attention. Tout d'abord: « Il est venu proclamer la paix, ... pour vous qui étiez loin et... pour ceux qui étaient pro­ches...». Même si je ne suis pas près de Dieu, même si je suis «loin», je puis prendre courage, parce Jésus est justement venu prêcher la paix aux pécheurs comme moi. Et encore : «Par lui nous avons... en un seul Esprit accès au Père». Ce verset exprime de la manière la plus con­cise la part des trois personnes divines dans notre vie spirituelle; il exprime l'essence de toute la vie spirituelle : l'accès au Père à travers le Fils par l'Esprit. Et enfin : «Vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l'Esprit». Ici, de nouveau, le texte scripturaire peut rejoindre notre préoccupation spéciale pendant le temps de l'Avent. Il s'agit de préparer en nous une demeure au Dieu qui va naître. C'est seulement par l'Esprit que cette habitation de Dieu en nous pourra être obtenue. Je ne participerai au bienfait de la venue de Jésus-Christ dans la chair que si j'ouvre tout d'abord mon âme à l'Esprit de Jésus-Christ.


Amen