08 janvier 2007

Guérison de l'aveugle de Jéricho


Luc XVIII, 35-43

35 Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin, et mendiait.
36 Entendant la foule passer, il demanda ce que c'était.
37 On lui dit: C'est Jésus de Nazareth qui passe.
38 Et il cria: Jésus, Fils de David, aie pitié de moi! 39 Ceux qui marchaient devant le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort: Fils de David, aie pitié de moi!
40 Jésus, s'étant arrêté, ordonna qu'on le lui amène; et, quand il se fut approché,
41 il lui demanda: Que veux-tu que je te fasse? Il répondit: Seigneur, que je recouvre la vue.
42 Et Jésus lui dit: Recouvre la vue; ta foi t'a sauvé.
43 A l'instant il recouvra la vue, et suivit Jésus, en glorifiant Dieu. Tout le peuple, voyant cela, loua Dieu.


Méditation d'un moine de l'Eglise d'orient

Un aveugle se tenait sur le passage de Jésus, à Jéri­cho. Il criait: «Jésus, Fils de David, aie pitié de moi». Jésus lui demande ce qu'il voulait, de lui. L'aveugle im­plora Jésus de lui donner la vue. Jésus lui dit : «Voilà, ta foi t'a sauvé».

Cet évangile du trente-et-unième dimanche après la Pentecôte (Luc 18: 35-43) peut être mis par nous en rap­port spécial avec les fêtes de Noël et de l'Epiphanie. En ces fêtes, l'Eglise nous dit ce que la foule disait à l'aveu­gle de Jéricho: «...Il demanda ce que cela signifiait, on lui
annonça que c'était Jésus de Nazareth qui passait par là..."

Il faut que la grande lumière de l'Epiphanie ne resplendissent pas en vain devant des aveugles. Demandons au Seigneur Jésus d'ouvrir nos yeux : « Que veux-tu que je te fasse ? - Seigneur... que je voie». Nos yeux ont été obscurcis par le péché, ils ont perdu la sensibilité à la lumière divine. Et cependant, dans l'intention de Dieu, cette vision est à moi. Mais ma foi est-elle assez forte pour que Jésus puisse me dire: «Ta foi t'a sauvé» ? La foi de l'aveugle de Jéricho était très forte, car, plus on s'efforçait de lui imposer le silence, plus «il criait de plus belle : Fils de David...». On s'efforce aussi de m'imposer le silence - on , c'cst-à-dire mes péchés, mes passions, la foule des incroyants... Si je crie à Jésus d'autant plus fort que le mal essaie de couvrir ma voix, si mon appel à Jésus couvre la voix du mal, alors ma foi est une foi qui sauve. Est-ce là ma foi?

L'épitre (1 Timothée 1: 15-17) ne comprend que trois versets et commence par cette phrase : «Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier...». Nous connaissons bien ces paroles que l'Eglise nous fait répéter avant chaque communion. Donnons aujourd'hui quelques instants d'attention aux deux aspects de l'affirmation de Paul : d'une part, l'humble aveu par lequel nous nous reconnaissons gravement pécheurs ; d'autre part, la certitude que Jésus est justement venu pour nous sauver de notre péché. Repentance et pardon : les deux pôles du mystère de notre rédemption dont le sacrifice du Christ est le centre.