08 juillet 2007

Dimanche de Marie-Magdeleine


St Jean 20 ; 11-18



11 Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;
12 et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
13 Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
14 En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
15 Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
16 Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!
17 Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.



Icône de Maria Lavie
Fête de St Marie Magdeleine 22 juillet

St Matthieu XIV, 14-22

14 Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.
15 Le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages, pour s'acheter des vivres.
16 Jésus leur répondit: Ils n'ont pas besoin de s'en aller; donnez-leur vous-mêmes à manger.
17 Mais ils lui dirent: Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons.
18 Et il dit: Apportez-les-moi.
19 Il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule.
20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants.
22 Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, pendant qu'il renverrait la foule.
Homélie d'un moine orthodoxe de l'Eglise d'occident
Chers frères et sœurs ;

Ce miracle de la multiplication des pains est un évènement décisif et hautement significatif ; non seulement du ministère public du Christ mais aussi de Sa mission universelle.
Tâchons simplement de ne pas réduire ce récit à une simple exhortation de Jésus aux foules, leur demandant de partager des provisions alimentaires ; mais comprenons bien que l’enseignement de cet épisode évangélique est tout autre, d’une portée plus profonde et plus spirituelle, puisqu’en quelque sorte il préfigure le sacrement de l’Eucharistie.

Lors de chaque Liturgie à laquelle nous participons, ne sommes-nous pas semblables à ces foules affamées qui se sont réunies autour du Christ, attendant de Lui guérison, enseignement pour nos âmes et satiété spirituelle ?
Oui ; durant chaque Eucharistie se réitère ce miracle de la multiplication des pains : par la grâce de Dieu et l’action du Saint-Esprit un simple morceau de pain devenu Corps du Christ est fractionné et distribué à la Communion ; de sorte que chacun de nous s’en trouve intérieurement rassasié.
Il faudrait même ajouter que le miracle se réalise jusqu’au bout car, tout comme ce fut le cas dans l’Evangile d’aujourd’hui où ils nous est dit que les apôtres emportèrent ce qu’il y avait de surplus ; à l’issue de la Liturgie le diacre consomme les Saints Dons restés dans le Calice après la Communion !

Au niveau de la tradition de l’Eglise ce passage évangélique préfigure quant à lui le signe que c’est aux apôtres et à la longue lignée qui leur a succédé et leur succède encore, qu’a été donné de partager, d’expliquer la parole de Dieu en tant qu’elle est un pain rompu qui nourrit l’âme de tout chrétien.
Ainsi, la Parole de Dieu se multiplie-t-elle, fournissant à toutes les foules un aliment vivifiant qui « est toujours nourriture et ne s’épuise jamais » comme le dit le prêtre pendant la Liturgie, au moment même où il fractionne les Saints Dons.


Nous fêtons aujourd’hui Sainte Marie-Madeleine, myrophore et égale aux apôtres ; cette femme sainte femme qui fut la première à voir le Christ-Ressuscité.
Si cette grâce lui a été accordée, c’est parce qu’en aucune manière elle n’a été distraite dans sa quête du Seigneur, en aucune manière son attention n’a été captée par autre chose que le Christ, comme en témoigne sa réaction face aux deux anges qui lui sont apparus auxquels elle s’est adressée comme elle l’aurait fait avec n’importe quelle personne !
Allons même plus loin : n’est-il pas étonnant qu’elle n’ait pas reconnu le Christ sitôt apparu devant elle ? Comment expliquer cet état de fait surprenant alors que se révèle à elle Celui qu’elle cherchait tant ?!... Peut-être tout simplement par le fait de l’humilité du Christ, qui se veut discret jusque dans la manifestation de Sa gloire ; cette gloire qui par définition est divine, donc à la fois invisible et insoutenable pour des yeux charnels.
Si Marie-Madeleine (pas plus que les disciples d’Emmaüs d’ailleurs) ne reconnaît le Christ dès le premier abord, c’est parce que les yeux ; à eux seuls ne suffisent pas à reconnaître le divin : l’humanité même du Christ devient invisible dans Sa gloire, tout comme Dieu le Père est invisible.
Autant dire qu’il est important de nous détacher de ce monde des apparences dans lequel nous vivons de manière certainement trop « terre à terre » ; mais de cultiver le regard intérieur, celui qui nous permet d’approcher spirituellement parlant les mystères divins, de connaître Dieu, de rechercher le Christ présent en nous et de Le reconnaître dans notre prochain et dans le monde qui nous entoure ; car toute rencontre avec le Christ se veut être une grâce : celle de pouvoir librement croire à Sa résurrection.

Que par l’intercession de Sainte Marie-Madeleine, le Seigneur nous fasse la grâce d’être des témoins vivants, rayonnants et convaincus de Sa résurrection ; pour Sa plus grande Gloire et le salut du monde ! Amen !