14 juillet 2007

Guérison des deux aveugles

Matthieu 9 ; 27-35


27 Étant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient : Aie pitié de nous, Fils de David!
28 Lorsqu'il fut arrivé à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire cela? Oui, Seigneur, lui répondirent-ils.
29 Alors il leur toucha leurs yeux, en disant : Qu'il vous soit fait selon votre foi.
30 Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation sévère : Prenez garde que personne ne le sache.
31 Mais, dès qu'ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans tout le pays.
32 Comme ils s'en allaient, voici, on amena à Jésus un démoniaque muet.
33 Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée disait: Jamais pareille chose ne s'est vue en Israël.
34 Mais les pharisiens dirent : C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.
35 Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.

Méditation d'un moine orthodoxe de l'Eglise d'occident



Chers frères et sœurs !

Que retenir de l’évangile de ce dimanche ?
D’abord une formidable catéchèse de prière pour nous guider dans notre vie spirituelle ; et dans un deuxième temps la prise de conscience qu’en Christ il n’y a pas de cécité et de mutisme spirituels qui ne soient guéris ; dès lors que nous Le reconnaissons comme Seigneur, Pasteur et Maître de notre vie.

Les deux aveugles dont il est question aujourd’hui ne s’y sont pas trompés ; ils sont allés à la suite de Jésus en lui présentant leur état de misère par ce cri « Seigneur Fils de David aie pitié de nous ! ». Et Jésus les toucha, leur toucha les yeux plus exactement ; voulant nous faire comprendre par là que quelles que soient nos souffrances il n’en n’est pas une qui ne trouve pas sa guérison en Lui pour autant que nous nous tournions vers Lui.

La formulation de la prière des aveugles « aie pitié de nous ! » doit être cependant bien comprise ; car nous l’utilisons tellement dans nos offices liturgiques et notre prière personnelle –peut-être de façon un peu routinière -, que nous risquons d’en perdre le sens profond et de passer à côté de sa signification essentielle.
« Aie pitié de nous » sous-entend ce que les termes grec « eleison i mas » et slavon « pomilouï nas » semblent mieux exprimer ; à savoir la miséricorde, la compassion dont le Seigneur use généreusement envers nous. En effet Dieu dans Sa grandeur n’est pas quelqu’un qui regarde de haut sa créature et consent à la prendre en pitié ; non ! Dieu fait preuve à notre endroit d’un amour humble ; d’un amour sans limite ; d’un amour gratuit et sans retenue qui respecte notre liberté puisque c’est libres qu’Il nous a créés et libres qu’Il nous veut.
Si les aveugles ont crié vers Jésus c’est qu’ils avaient foi en Lui ; nous rappelant ainsi que c’est la foi qui nous fait devenir disciples du Christ comme nous il est dit dans l’épître aux Hébreux : « Celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’Il existe et qu’Il se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent ».


Après les aveugles c’est au tour d’un muet d’être guéri ; à ceci près que l’évangile nous dit qu’il était sous l’emprise d’un démon ; qui le privait donc de la parole ; et que sa guérison n’est intervenue qu’une fois le démon chassé.
De là, il n’y a qu’un pas à faire pour comparer ce qu’a vécu le muet avec une expérience que nous avons tous plus ou moins faite : d’être nous aussi sous une certaine emprise nous condamnant à un mutisme spirituel, nous empêchant quant à lui de nous adresser à Dieu ; toute prière devenant impossible.
Et qu’est-ce qui nous sauve dans des cas pareils ? Bien sûr c’est le Christ, mais Il nous sauve et nous guérit par ce que nous sommes portés et présentés à Lui par l’Eglise, par la foi de notre communauté ecclésiale ; comme l’a été l’aveugle par son entourage.


N’ayons donc crainte quand il nous arrivera de ne plus pouvoir nous adresser à Dieu comme le muet ; ou bien comme les aveugles si nous sommes victimes de cécité ; mais de cécité spirituelle, au point que nous ne sachions plus voir où est Dieu ; que nous ne sachions plus discerner ce qu’Il veut de nous, de nos vies ; ce qu’Il veut de nous dans notre vie.
Soit nous aurons la force de crier « Seigneur fais nous miséricorde ! » ; soit nous aurons l’humilité de reconnaître et d’accepter notre faiblesse passagère en sachant faire confiance à l’Eglise qui nous portera, nous consolera, nous présentera à Dieu pour que par notre complète guérison soit manifestée Sa gloire, et pour que, déjà, le Royaume de Dieu soit annoncé.
Car quand bien même nous ne le conscientisons pas, nous ne sommes cependant pas sans Pasteur… Le Christ voyait-Il et s’adressait-il simplement aux foules qui l’entouraient ? Certes non, Il s’adressait à ceux qui croiraient en Lui ; aux foules de toutes les nations et de tous les temps et Il compatissait et compatira à toutes.
Crions vers Lui ! Invoquons Le et par la foi en Son Saint Nom la force et la santé spirituelles nous seront rendues ! (Act III, 16)
Amen !

08 juillet 2007

Marche de Jésus et Pierre sur les eaux


Matthieu 14 ; 22-34

22 Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, pendant qu'il renverrait la foule.
23 Quand il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à l'écart; et, comme le soir était venu, il était là seul.
24 La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire.
25 A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer.
26 Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent : C'est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris.
27 Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c'est moi; n'ayez pas peur!
28 Pierre lui répondit: Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux.
29 Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus.
30 Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria: Seigneur, sauve-moi!
31 Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?
32 Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.
33 Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu.
34 Après avoir traversé la mer, ils vinrent dans le pays de Génésareth.






Dimanche de Marie-Magdeleine


St Jean 20 ; 11-18



11 Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;
12 et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.
13 Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.
14 En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
15 Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.
16 Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!
17 Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
18 Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.



Icône de Maria Lavie
Fête de St Marie Magdeleine 22 juillet

St Matthieu XIV, 14-22

14 Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.
15 Le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages, pour s'acheter des vivres.
16 Jésus leur répondit: Ils n'ont pas besoin de s'en aller; donnez-leur vous-mêmes à manger.
17 Mais ils lui dirent: Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons.
18 Et il dit: Apportez-les-moi.
19 Il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule.
20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants.
22 Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, pendant qu'il renverrait la foule.
Homélie d'un moine orthodoxe de l'Eglise d'occident
Chers frères et sœurs ;

Ce miracle de la multiplication des pains est un évènement décisif et hautement significatif ; non seulement du ministère public du Christ mais aussi de Sa mission universelle.
Tâchons simplement de ne pas réduire ce récit à une simple exhortation de Jésus aux foules, leur demandant de partager des provisions alimentaires ; mais comprenons bien que l’enseignement de cet épisode évangélique est tout autre, d’une portée plus profonde et plus spirituelle, puisqu’en quelque sorte il préfigure le sacrement de l’Eucharistie.

Lors de chaque Liturgie à laquelle nous participons, ne sommes-nous pas semblables à ces foules affamées qui se sont réunies autour du Christ, attendant de Lui guérison, enseignement pour nos âmes et satiété spirituelle ?
Oui ; durant chaque Eucharistie se réitère ce miracle de la multiplication des pains : par la grâce de Dieu et l’action du Saint-Esprit un simple morceau de pain devenu Corps du Christ est fractionné et distribué à la Communion ; de sorte que chacun de nous s’en trouve intérieurement rassasié.
Il faudrait même ajouter que le miracle se réalise jusqu’au bout car, tout comme ce fut le cas dans l’Evangile d’aujourd’hui où ils nous est dit que les apôtres emportèrent ce qu’il y avait de surplus ; à l’issue de la Liturgie le diacre consomme les Saints Dons restés dans le Calice après la Communion !

Au niveau de la tradition de l’Eglise ce passage évangélique préfigure quant à lui le signe que c’est aux apôtres et à la longue lignée qui leur a succédé et leur succède encore, qu’a été donné de partager, d’expliquer la parole de Dieu en tant qu’elle est un pain rompu qui nourrit l’âme de tout chrétien.
Ainsi, la Parole de Dieu se multiplie-t-elle, fournissant à toutes les foules un aliment vivifiant qui « est toujours nourriture et ne s’épuise jamais » comme le dit le prêtre pendant la Liturgie, au moment même où il fractionne les Saints Dons.


Nous fêtons aujourd’hui Sainte Marie-Madeleine, myrophore et égale aux apôtres ; cette femme sainte femme qui fut la première à voir le Christ-Ressuscité.
Si cette grâce lui a été accordée, c’est parce qu’en aucune manière elle n’a été distraite dans sa quête du Seigneur, en aucune manière son attention n’a été captée par autre chose que le Christ, comme en témoigne sa réaction face aux deux anges qui lui sont apparus auxquels elle s’est adressée comme elle l’aurait fait avec n’importe quelle personne !
Allons même plus loin : n’est-il pas étonnant qu’elle n’ait pas reconnu le Christ sitôt apparu devant elle ? Comment expliquer cet état de fait surprenant alors que se révèle à elle Celui qu’elle cherchait tant ?!... Peut-être tout simplement par le fait de l’humilité du Christ, qui se veut discret jusque dans la manifestation de Sa gloire ; cette gloire qui par définition est divine, donc à la fois invisible et insoutenable pour des yeux charnels.
Si Marie-Madeleine (pas plus que les disciples d’Emmaüs d’ailleurs) ne reconnaît le Christ dès le premier abord, c’est parce que les yeux ; à eux seuls ne suffisent pas à reconnaître le divin : l’humanité même du Christ devient invisible dans Sa gloire, tout comme Dieu le Père est invisible.
Autant dire qu’il est important de nous détacher de ce monde des apparences dans lequel nous vivons de manière certainement trop « terre à terre » ; mais de cultiver le regard intérieur, celui qui nous permet d’approcher spirituellement parlant les mystères divins, de connaître Dieu, de rechercher le Christ présent en nous et de Le reconnaître dans notre prochain et dans le monde qui nous entoure ; car toute rencontre avec le Christ se veut être une grâce : celle de pouvoir librement croire à Sa résurrection.

Que par l’intercession de Sainte Marie-Madeleine, le Seigneur nous fasse la grâce d’être des témoins vivants, rayonnants et convaincus de Sa résurrection ; pour Sa plus grande Gloire et le salut du monde ! Amen !