26 août 2007

Parabole des vignerons homicides

XIIIème dimanche après la Pentecôte
St Matthieu XXI. 33-42



33 Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays.
34 Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne.
35 Les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième.
36 Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière.
37 Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils.
38 Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux : Voici l'héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage.
39 Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent.
40 Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ?
41 Ils lui répondirent: Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.
42 Jésus leur dit: N'avez-vous jamais lu dans les Écritures: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle ; C'est du Seigneur que cela est venu, Et c'est un prodige à nos yeux ?

Symbolique :
Il faut replacer cet Evangile dans son contexte temporel, juste avant l'arrestation du Christ.La vigne est Jérusalem, le Golgotha est en dehors de Jérusalem.Les serviteurs sont les Prophétes qui précéde la venue du fils.


Méditation "d'un moine de l'Eglise d'occident"


Chers frères et sœurs !

Depuis quelques jours nous sommes entrés dans une nouvelle année liturgique, c'est-à-dire que liturgiquement parlant un nouvel An de Grâce s'ouvre devant nous.
Ce nouveau cycle liturgique a commencé par la fête de la Nativité de la Mère de Dieu et il est « naturel » -pouvons-nous dire- qu'il en soit ainsi, il est naturel que ce soit la Très Sainte Mère de Dieu ; la Mère de la Vie comme le dit la tradition, qui ouvre ce nouveau cycle ; non pas pour recommencer éternellement ce que nous avons fait les années précédentes et recommencerons les années suivantes, mais bien plutôt comme une spirale ascendante qui en recommençant d'année en année nous fait avancer et nous élève toujours un peu plus haut vers le Père céleste.

Et justement, pour nous élever, pour avancer et aiguiser notre discernement propre ; ce dimanche nous donne de méditer la parabole de la vigne et des vignerons homicides : Et que dire sinon qu'en eux nous avons vraiment un exemple à ne pas suivre !

Dans cette parabole l'image de la vigne est bien évidemment celle de l'Eglise ; l'Eglise du Christ qui nous est confiée par le Père, tout comme la vigne de la parabole avait été confiée aux vignerons par le Maître.


Qu'en ont-ils fait?
Ils l'ont bafouée, salie, souillée par leurs mesquineries; et non seulement ils l'ont abîmée en préférant s'occuper d'autre chose que de la mission qui leur avait été confiée, mais ils en sont venus à tuer le fils du Maître.

En toute transparence et vérité sur nous-mêmes ; moi le premier ; combien de fois n'avons­-nous pas été semblables aux vignerons?
Combien de fois n'avons-nous pas préféré notre profit personnel, notre petit bonheur égoïste au détriment de l'Eglise, et parfois malheureusement, en son nom... ?
N'avons-nous pas tendance trop souvent à rejeter la volonté du Seigneur sur nous ; par les appels qu'II nous lance au travers de Sa Parole, de l'exemple de ses saints, des exhortations de nos pasteurs?
...Laissons de côté notre orgueil et reconnaissons que cela arrive relativement souvent !
Mais loin de moi l'idée de dresser un sombre tableau de ces considérations sur nous-mêmes et sur nos âmes ! Non bien au contraire !
Si nous sommes capables des pires choses nous sommes encore plus capables de faire des miracles ; et non seulement nous le pouvons mais nous le devons.


Pour commencer le plus grand de tous les miracles - et j'insiste : le plus grand de tous les miracles- c'est de reconnaître sa faiblesse, notre propre faiblesse et après l'avoir reconnue de l’accepter ; de l’accepter humblement dans la vérité c'est-à-dire de l’accepter en Dieu, sous Son regard bienveillant et incomparablement aimant.
A partir de là un chemin nouveau s'ouvre devant nous.
Qui dit « nouveau », dit que ce chemin peut se montrer d'un prime abord effrayant par peur de l'inconnu ; comme peut légitimement l'être parfois tout ce qui a trait à la nouveauté...
...sauf à cette différence prêt : que toute nouveauté dans l'Esprit est créatrice (gage incontestable que l'Amour Divin est bien présent), toute nouveauté dans l'Esprit est sanctifiante, toute nouveauté dans l'Esprit transfigure et donc nous fait ressusciter.

Cela implique pour nous un appauvrissement toujours plus grand (contrairement à ce qu'ont voulu faire les vignerons en voulant tuer l'héritier, pensant ainsi s'approprier un héritage sans doute conséquent mais somme toute matériel et bien éphémère) et plus nous serons pauvres et vidés de notre ego, plus nous deviendrons autant de réceptacles de la Grâce Divine, seule vraie richesse digne de ce nom ; plus nous deviendrons des temples de l'Esprit.

Mais comment faire me direz-vous à juste titre ?

Tout d'abord prier ; c'est-à-dire se placer sous le regard de Dieu et entrer en relation intime avec Lui.
Ensuite Lui demander la grâce du discernement sur nous-mêmes, sur notre propre réalité, sur notre propre vérité.
Puis, avec une sainte audace, oser demander la grâce du repentir et de la conversion ; oui, osons le repentir et la conversion.
Enfin, mettre en pratique tout cela dans un premier temps en nous confessant régulièrement en nous mettant ainsi à nu, dans l'humilité devant Dieu, et en luttant dans le combat spirituel qui est le nôtre au quotidien...et partons du principe vérifié de multiples fois que dans la vie spirituelle en Dieu il n'y a que des victoires, point de place aux défaites !
Ainsi notre vraie personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, se révèlera dans toute sa vérité, dans toute la vérité de Dieu qui pourra alors faire sa demeure pleinement en nous du fait que le terrain de la rencontre aura été préalablement défriché et préparé.

Il en résultera pour nous un amour grandissant de Dieu et de Sa création ; enfin nous ne demeurerons plus insensibles à la misère de notre prochain; enfin nous saurons accueillir 1e pauvre; lui aussi créé à l'Image de Dieu; à savoir celui qui est dans les difficultés matérielles et/ou financières, mais aussi celui qui lutte et souvent tombe à tout niveau, qu'il soit psychique, spirituel, moral..etc. En accueillant le pauvre c'est le Christ que nous accueillons.
Ne négligeons pas non plus d'aider matériellement l'Eglise, en donnant un peu de nos revenus, en faisant quelques petits sacrifices; combien de dépenses futiles et inutiles éviterons nous ainsi !! En donnant à l'Eglise nous donnons au Christ Lui-même.
Alors enfin nous vivrons la réalité de l'Eglise comme l'épître de ce jour nous le dit : « Que tout se passe chez vous dans la charité », c'est-à-dire dans l'Amour, c'est-à-dire en Dieu.

Si des moments de découragement viennent, et ils viendront, n'oublions jamais que nous avons l'exemple des saints de l'Eglise qui nous ont précédés dans la foi.
Qu'il me soit permis, avant de conclure, de rappeler ce que nous pouvons lire de Sainte Lydie dans les Actes des Apôtres ( chapitre XVI- versets 14 et suivants) alors que celle-ci accueillait chez elle,Saint Paul et ses compagnons de voyage.
Il nous est dit :
qu'elle « écoutait» »,
qu'elle « adorait Dieu »,
que « le Seigneur lui ouvrit le cœur »,
avant qu'elle ne prononce ces paroles qui pourraient être adressées à l'Esprit Saint : « Si vous me tenez pour une fidèle du Seigneur, venez demeurer chez moi ».

Alors, oui chers frères et sœurs :
Faisons-nous tout amour pour tous et tout ;
Ecoutons Celui qui a tant à nous dire ;
Adorons-le en Esprit et en Vérité ;
Laissons-le ouvrir nos cœurs de manière à ce qu'II nous façonne comme des pierres vivantes de Son Eglise pour la vie et le salut du monde dont nous sommes responsables ; alors dans une certaine mesure, déjà, nous ressusciterons dès ici-bas avec Lui et en Lui !

Amen

19 août 2007

Le jeune homme riche




Matthieu XIX, 16-26


16 Et voici, un homme s'approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?
17 Il lui répondit: Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? lui dit-il.
18 Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point d'adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère;
19 et: tu aimeras ton prochain comme toi-même.
21 Le jeune homme lui dit: J'ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore?
21 Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.
22 Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens.
23 Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
24 Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.
25 Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent: Qui peut donc être sauvé?
26 Jésus les regarda, et leur dit: Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.


Homélie d'un moine orthodoxe de l'Eglise d'occident
Chers frères et sœurs !

La question qui nous est posée à tous et à chacun en particulier aujourd’hui est simple et radicale :
« Que faire pour posséder la vie éternelle ?»
La réponse du Christ est toute aussi simple et radicale que la question:
Ne pas tuer ; ne pas commettre l’adultère ; ne pas voler ; ne pas mentir ; honorer ses parents et aimer son prochain comme soi-même »
Pourtant ; le Christ ajoute que si l’on veut être parfait et digne de Le suivre, il nous faut tout vendre, tout donner ; de manière à nous assurer un gain conséquent dans le Royaume des Cieux ; ce que le jeune homme riche n’a pas eu la force de faire ; du moins dans ce que l’on vient d’entendre… Notons qu’il n’est pas impossible non-plus que par la suite il ait suivi les préceptes du Christ pour marcher à Sa suite.
Si la réponse de Jésus à la question initiale est radicale comme nous l’avons dit précédemment ; elle n’en est pas moins exempte de nuances, et il est important de nous arrêter un instant sur ces nuances pour bien en saisir le sens, pour bien discerner ce que le Christ nous demande.

A maintes reprises dans l’Evangile nous il nous est dit que pour suivre le Christ il nous faut abandonner les préoccupations et les richesses terrestres.
Et il est légitime de nous demander pourquoi, ou ; comme ailleurs dans l’Evangile: « Mais de quoi vivrons-nous ? ».

N’ayons crainte ; si le Christ nous met en garde contre les richesses Il nous demande par là d’unifier notre vie intérieure de sorte que l’abondance de biens ou d’argent ne prenne pas la place centrale que Dieu doit occuper dans nos vies ; car nous ne pouvons en effet servir deux maîtres à la fois : Dieu et l’argent.
L’Evangile nous le répète : ne pas nous inquiéter pour notre vie ; ni de ce que nous mangerons ni de comment nous serons vêtus etc…

Oui ; ces paroles du Seigneur doivent être comprises avec discernement :
Les hommes et les femmes dans le monde ont des responsabilités familiales, sociales, économiques… et doivent y faire face par le travail, par un travail sensé et honnête.
En ce qui concerne les biens terrestres, le Christ ne condamne pas une prudence commandée à la fois par la justice et l’amour. Mais Il nous met en garde contre l’avarice ; l’irresponsabilité et la non-modération dans nos dépenses ; Il nous met en garde contre l’anxiété qui résulte de ces faiblesses ; en bref Il condamne notre immaturité, le manque de foi et de confiance en Dieu auxquels nous pouvons être parfois sujets.

Alors ; nous tous dont le devoir est d’assurer notre vie matérielle et celle des nôtres ; ayons simplement confiance : Le Père ne nous abandonnera pas ; pour autant que cherchions avant toute chose Le Royaume de Dieu et sa justice ; aussi bien dans notre propre conscience que dans notre entourage proche et moins proche.

Nous touchons donc là le cœur du message évangélique : apprendre à se faire pauvre intérieurement, dans l’humilité et l’action de grâce et ce ; par la prière.
S’il en est ainsi Dieu nous bénira au-delà de ce que nous pouvons imaginer et les grâces qui nous attendent ne seront qu’abondance et miséricorde.
En bannissant toute crainte ayons soin d’être sans cesse dans la joie comme nous le préconise Saint Paul, et sachons en faire bénéficier notre prochain.
Sachons donner sans mesure –afin de mieux recevoir-.
Sachons transmettre quelque chose de l’Amour infini de Dieu afin de transfigurer le monde.
Alors nous aurons « tout quitté », nous suivrons radicalement le Christ et nous serons jugés dignes du Royaume des cieux.

Amen !

12 août 2007

Parabole du débiteur impitoyable



Matthieu XVIII, 23-35

23 C'est pourquoi, le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs.
24 Quand il se mit à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents.
25 Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu'il avait, et que la dette fût acquittée.
26 Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit: Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout.
27 Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette.
28 Après qu'il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l'étranglait, en disant : Paie ce que tu me dois.
29 Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant : Aie patience envers moi, et je te paierai.
30 Mais l'autre ne voulut pas, et il alla le jeter en prison, jusqu'à ce qu'il eût payé ce qu'il devait.
31 Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé.
32 Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit: Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié;
33 ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi?
34 Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait.
35 C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son coeur.


05 août 2007

Délivrance de l'épileptique



Matthieu XVII, 14-23

14 Lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit:
15 Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l'eau.
16 Je l'ai amené à tes disciples, et ils n'ont pas pu le guérir.
17 Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici.
18 Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l'enfant fut guéri à l'heure même.
19 Alors les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier: Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon?
20 C'est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible.
21 Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne.
22 Pendant qu'ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes;
23 ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Ils furent profondément attristés.