31 mars 2007

Résurrection de Lazare


Chapelle Palatine

Jean XI, 1-45

1 Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa soeur.
2 C'était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade.
3 Les soeurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.


4 Après avoir entendu cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.
5 Or, Jésus aimait Marthe, et sa soeur, et Lazare.
6 Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était,
7 et il dit ensuite aux disciples: Retournons en Judée.
8 Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée!
9 Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde;
10 mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui.
11 Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.
12 Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri.

13 Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.
14 Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort.
15 Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui.
16 Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi, afin de mourir avec lui.
17 Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre.
18 Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ,
19 beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.
20 Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison.
21 Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
22 Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.
23 Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.
24 Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.
25 Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;
26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?
27 Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.
28 Ayant ainsi parlé, elle s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa soeur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande.
29 Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.
30 Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l'avait rencontré.
31 Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer.
32 Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
33 Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.
34 Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.
35 Jésus pleura.
36 Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.
37 Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point?
38 Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant.
39 Jésus dit: Otez la pierre. Marthe, la soeur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.
40 Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?
41 Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé.
42 Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé.
43 Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors!
44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.
45 Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.



Père Lev Gillet

Le samedi de Lazare occupe une place très spéciale dans le calendrier liturgique. Il est en dehors des quarante jours de pénitence du Carême ; il est aussi en dehors des jours douloureux de la semaine-sainte, – ceux inclus entre le lundi et le vendredi. Avec le dimanche des Rameaux, il forme un court prélude joyeux aux jours douloureux.

Un lien topographique l’unit au dimanche des Rameaux : Béthanie est le lieu de la résurrection de Lazare et aussi le point de départ de l’entrée de Jésus à Jérusalem.

18 mars 2007

IVième dimanche de Carême ; de St Jean Climaque







Marc IX, 17-31

17 Et un homme de la foule lui répondit: Maître, j'ai amené auprès de toi mon fils, qui est possédé d'un esprit muet.
18 En quelque lieu qu'il le saisisse, il le jette par terre ; l'enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J'ai prié tes disciples de chasser l'esprit, et ils n'ont pas pu.
19 Race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. On le lui amena.
20 Et aussitôt que l'enfant vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence ; il tomba par terre, et se roulait en écumant.
21 Jésus demanda au père : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Depuis son enfance, répondit-il.
22 Et souvent l'esprit l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais, si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous.
23 Jésus lui dit : Si tu peux!... Tout est possible à celui qui croit.
24 Aussitôt le père de l'enfant s'écria : Je crois! viens au secours de mon incrédulité!
25 Jésus, voyant accourir la foule, menaça l'esprit impur, et lui dit : Esprit muet et sourd, je te l'ordonne, sors de cet enfant, et n'y rentre plus.
26 Et il sortit, en poussant des cris, et en l'agitant avec une grande violence. L'enfant devint comme mort, de sorte que plusieurs disaient qu'il était mort.
27 Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le fit lever. Et il se tint debout.
28 Quand Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier : Pourquoi n'avons-nous pu chasser cet esprit?
29 Il leur dit : Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière.
30 Ils partirent de là, et traversèrent la Galilée. Jésus ne voulait pas qu'on le sût.
31 Car il enseignait ses disciples, et il leur dit : Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et, trois jours après qu'il aura été mis à mort, il ressuscitera.



Un moine orthodoxe de l'Eglise d'occident


Chers Père, Mères, frères et sœurs !

S’il est bien une icône que l’on pourrait appeler icône de carême c’est bien celle de la Descente aux Enfers.
Pourquoi ?
Parcequ’il en est de même dans cette icône autant que dans notre carême, que dans toute notre vie d’ailleurs, c'est-à-dire que le Christ en est le centre ; le Christ en est le but.
Nous le voyons se détacher nettement de la mandorle qui l’entoure, et si nous poussons plus loin notre contemplation, nous constatons que les cercles concentriques de cette mandorle se font de plus en plus sombres au fur et à mesure que l’on progresse de l’extérieur vers le Christ ; de sorte que la zone la plus sombre précède directement la lumière Christique ; tranchant ainsi de manière nette et flagrante.


A vue humaine cela peut sembler étonnant voire même contradictoire : en effet toute quête, toute avancée vers le Christ se doit d’être de plus en plus lumineuse ; certes. Mais dans la vie spirituelle, cette progression vers le Christ ne peut se faire que par une humilité toujours de plus en plus grande, par un renoncement lui aussi toujours de plus en plus grand, donc par un cheminement qui sera souvent obscurci par notre orgueil, par nos passions et en définitive par notre manque d’amour ; ce manque d’amour qui est trop souvent la source de nos maux et tout compte fait, ce manque d’amour qui est le péché par excellence.
Et pourtant, cette constatation de notre état de faiblesse ; loin de nous rebuter doit nous dynamiser et nous remplir de confiance de par le but que nous ne devons jamais perdre de vue, à savoir la rencontre avec Dieu.


Ainsi dans cette logique de progression nous solennisons aujourd’hui Saint Jean Climaque qui ; de par les trente chapîtres (ou degrés) de son Echelle Sainte ; nous enseigne que c’est pas à pas que nous cheminons vers Dieu ; que c’est pas à pas que nous nous approchons de Lui, que, c’est petit à petit que nous Le rencontrons ou plutôt devrions-nous dire que c’est petit à petit qu’Il se révèle à nous.
Après une première lecture, l’Echelle Sainte peut sembler ardue tant il est vrai que l’exigence se fait de plus en plus radicale au fur et à mesure des degrés exposés et si l’on perd de vue une fois de plus le but proposé à savoir l’union à Dieu.
Si St Jean Climaque s’adresse en premier lieu à ceux qui ont embrassé l’état monastique, il s’adresse aussi tout naturellement à tout disciple du Christ soucieux de sa vie spirituelle et surtout de la mener à bien, en vérité ….
On pourrait synthétiser cette somme de l’Echelle Sainte par ces mots de Père Sophrony, à savoir que « toute notre ascèse se résume en ceci : que nous soyons libérés de l’emprise de la mort, et que nous soit de nouveau donnée la Vie de Dieu ».
Vaste programme n’est-ce pas ? Certes ; mais notre vie terrestre ne doit pas dévier de sa fonction initiale à savoir la lutte contre chaque manifestation du péché en nous ; afin de nous libérer des conséquences de la mort. Car à la place de cette mort doit venir en nous la vie ; cette vie qui a ses racines uniquement en Dieu ; lui-même à la fois source et but de toute vie, rappelons-le.


Car si nous voulons prétendre suivre le Christ il faut être prêts à entamer un combat ; c'est-à-dire ne pas essayer d’éviter la douleur ; mais au contraire ne pas craindre cette douleur par laquelle s’exprime en réalité notre désir de suivre le Christ et de s’unir à Lui ; d’accepter pleinement cette douleur qui bien souvent est la résultante de nos faiblesses, ces faiblesses qui peuvent secouer intérieurement tout notre être à la manière de l’épileptique dont il a été question dans l’évangile d’aujourd’hui.


Pour remédier à cela et nous guider ; Saint Jean Climaque nous donne maints conseils et réponses ; comme une sorte de jeûne se déclinant à tous les niveaux, et qui ne peut que nous encourager à viser la nécessité de s’abstenir de tout ce qui n’est pas en accord avec l’esprit des Commandements ; donc de devenir libres ; profondément libres.

Tout ceci nécessite bien sûr un apprentissage ; et pour commencer ; nous ne devons pas craindre de reconnaître notre faiblesse, de l’accepter, d’apprendre à vivre avec et de savoir poser des actes d’humilité concrets ; de sorte que les germes orgueilleux de volonté propre qui sont ancrés en nous deviennent autant d’occasion de nous humilier et de prouver ainsi notre attachement à Dieu et notre désir de Lui.

En effet comme nous l’enseigne Père Syméon, nous devons tendre à devenir toujours de plus en plus « des êtres de désir », non de désir en vue de satisfaction individuelle et qui serait contraire à la théologie de la « personne » ; mais des êtres d’un désir ardent du Seigneur afin d’être tout en Lui et dans une certaine mesure grâce, à Son aide et à Sa coopération en nous et avec nous ; devenir en quelque sorte nos propres créateurs.
Bien évidemment cela ne se fera pas sans lutte et sans larmes ; mais lorsque l’âme s’est mise dans l’humilité, lorsque nous reconnaissons dans la simplicité nos fautes et nos erreurs, lorsque nous les avons pleurées ; nos âmes retrouvent alors leur équilibre dans l’Amour, et le sommet de l’Amour c’est la joie !

Non une joie exubérante et démonstrative ; mais une joie intérieure, spirituelle et priante qui est la meilleure arme dont nous pouvons user dans notre quotidien ; cette joie qui nous permet d’affronter les épreuves, de déjouer les pièges qui nous sont tendus par le tentateur, cette joie qui somme toute devient obéissance, dans le sens où c’est cette joie que Dieu attend de nous. Oui ; voilà la vraie dynamique : obéir joyeusement comme des enfants, porter notre vie comme des âmes viriles qui connaissent leurs responsabilités et assument leur liberté.

Nous pouvons donc conclure en disant qu’il n’y a qu’un seul remède : Aimer.
Aimer plus, aimer divinement, aimer en Dieu ; sans être étonnés de rencontrer la misère humaine (la nôtre ou celle de notre prochain) ; accepter que Dieu purifie ce qu’il y a de défaillant en nous.

Pour cela ne fermons jamais notre cœur et souvenons-nous qu’un cœur blessé est un cœur ouvert, et bien loin de chercher à étouffer son cœur, élargissons le aux dimensions du monde, élèvons le de l’amour qui désire recevoir à l’amour qui désire donner. On aime jamais trop lorsque l’ordre de l’Amour est respecté ; c'est-à-dire Dieu d’abord, puis notre communauté, ou notre conjoint et nos enfants, puis notre famille et notre prochain ; nous serons alors dans la vérité, car lorsque nous avons regardé longtemps cette Vérité, alors elle n’est plus cherchée mais possédée.
Que Saint Jean Climaque nous accorde par ses prières la grâce d’une quête inlassable de Dieu, avec cette violence d’amour qui a parfois la force de Le vaincre et de L’incliner vers l’homme !

Amen !


Homélie prononcée à la Crypte par le Père Boris le 25 mars 1993

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Nous sommes encore en marche vers la Semaine Sainte de Pâques et en ce quatrième dimanche du Grand Carême, l'Église vénère la mémoire d'un grand spirituel, d'un grand moine et ascète, docteur de l'Église, saint Jean Climaque.



L'adjectif « climaque » signifie « de l'échelle », car son œuvre la plus connue s'intitule L'Échelle. Il y décrit les trente degrés vers la perfection vers l'amour, vers le Seigneur. Ainsi en va-t-il de notre vie. L'Échelle est une image de notre ascension, de notre devenir spirituel. Ce devenir commence à notre naissance spirituelle, c'est-à-dire au baptême et ne se termine qu'à notre mort. Se termine-t-il vraiment à notre mort, n'y a-t-il pas un devenir encore plus haut, après notre mort ? « Nous montons, disait saint Grégoire de Nysse, de commencements en commencements, en des commencements qui n'ont pas de fin. »

L'Évangile d'aujourd'hui parle de ce chemin d'ascension qui est le chemin de la foi.Nous avons entendu la parole du père éploré, souffrant de la souffrance de son enfant possédé des démons. Lorsque Jésus lui déclare : « Tout est possible à celui qui croit », il répond par un cri, agenouillé devant le Seigneur : « Seigneur, je crois, viens en aide à mon incroyance ! ». Il semblerait qu'il y ait une contradiction interne. D'un côté le cri du fond de son être et de l'autre la conscience de son indignité, de sa précarité, de son état de chair et de matière devant Dieu. Tous, nous sommes ainsi écartelés et marchons entre l'absence de foi, l'incroyance, le peu de foi et une foi solide et stable, affermie dans le Seigneur. La liturgie de saint Jean Chrysostome dit : « Tu nous as amenés du néant à l'être et tu n'as pas cessé d'agir que tu nous aies élevés au ciel et nous aies fait don de ton Royaume à venir. » Le chemin de foi est un chemin qui va du néant à l'être, de l'état d'enfance à l'état d'adulte, des ténèbres à la lumière, du péché à la sainteté, de la mort à la vie.La foi comporte ainsi des degrés divers, des étapes dans une croissance continuelle, mais parfois aussi des chutes. Nous nous laissons abattre, par l'adversité, par l'ennemi et le péché.

Notre foi défaille, comme celle de Simon Pierre marchant sur les eaux. Il a suffi qu'il regarde sous ses pieds pour avoir peur. Notre foi est comme la sienne, et souvent nous sommes pris de peur. Pourtant cette foi nous est donnée, elle est inscrite en nous, communiquée par l'Esprit Saint et le baptême, croissant en nous par l'effusion de l'Esprit dans la Pentecôte nouvelle qu'est chaque communion eucharistique.De foi en foi, de petitesse en petitesse, d'implénitude en plénitude, nous grandissons.La foi, dans la Bible, est toujours une foi vivante. Comme le dit saint Jacques, une foi véritable est une foi active. La Bible ne connaît pas de différence entre « être croyant » et « être pratiquant ».Une foi qui ne mène pas à l'amour, à l'engagement est une foi morte, stérile, démoniaque ou tout simplement sommeillante. Il ne nous appartient pas de porter un jugement sur le degré de la foi des êtres qui nous semblent endormis spirituellement, qui semblent vivre loin de Dieu et qui pourtant affirment : « oui, j'ai la foi ». Nous devons les respecter, respecter en eux la moindre étincelle de lumière, de foi et de vie. Mais nous devons surtout les aider à rallumer cette étincelle qui couve sous les cendres pour qu'elle devienne un feu puissant et ardent.La foi, dans la Bible, c'est la fidélité. Nous pouvons dire que Dieu Lui-même est fidèle à Son amour, à Sa création première. Il ne supporte pas de voir l'humanité s'en aller à la destruction. Dieu est fidèle et c'est dans Sa fidélité qu'Il nous atteint, nous qui sommes encore pécheurs. Il nous saisit et nous élève vers Lui. Ayant été créés à Son image, et appelés à vivre selon Sa ressemblance, à devenir saints comme Dieu est saint, nous devons grandir dans cette même fidélité. Le Seigneur Lui-même a manifesté cette double fidélité, fidélité de Dieu envers l'homme, fidélité de l'homme envers Dieu. Dans sa fidélité de Dieu envers l'homme, Il nous a révélé l'amour du Père, un amour fou, comme le disent les Pères de l'Église, un amour insensé, qui ne cadre avec aucun raisonnement, aucune logique naturelle. Car, si l'homme est pécheur, il semblerait que Dieu dût s'en détourner et l'écraser de Sa colère. Non, « la colère de Dieu n'est pas pour toujours », dit le psaume. « Cache-toi, dit Yahvé au prophète, entre dans ta chambre et ferme la porte. Attends un instant que passe le temps de ma colère ! ». La colère de Dieu est pour un instant, mais Sa miséricorde est infinie. Cette miséricorde divine est le fondement même de Sa fidélité. Car la fidélité de Dieu est une fidélité à Son amour, qui est infini.D'un autre côté le Seigneur récapitule dans Son humanité toute l'humanité, et particulièrement tous les justes, les fidèles, les saints de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance.

Dans Son « oui » au Père, dans Son obéissance, « que Ta volonté soit faite et non la mienne », Il affirme Sa fidélité et Son amour envers le Père. En Christ, la volonté divine et la volonté humaine se joignent. La fidélité de Dieu et la fidélité de l'homme ne font plus qu'un désormais. Le Christ nous ouvre ainsi le chemin. Dans l'Esprit, Il nous donne la puissance de la foi. Et la foi qui dormait en nous s'éveille, elle devient une foi forte, stable, adulte, une foi qui peut faire des miracles. Le Seigneur l'a dit : « Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : » déplace-toi et jette-toi dans la mer « et elle le ferait, et rien ne vous serait impossible ».Nous devons comprendre que la foi en Jésus, la foi que l'Esprit Saint répand en nos cœurs avec son amour, est une foi qui fait des miracles. Le plus grand miracle, la plus haute montagne que Dieu puisse déplacer, c'est l'ouverture du cœur humain, c'est transformer notre cœur de pierre en un cœur de chair, un cœur vivant. La conversion de l'homme est le plus grand mystère de la résurrection.C'est pourquoi nous devons nous convertir avec le père de cet enfant possédé, nous devons, nous aussi, crier au Seigneur : « Seigneur, je crois de toutes mes forces, mais viens en aide à mon manque de foi. Fais grandir en moi ce peu de foi pour qu'elle devienne forte, stable, lumineuse et débordante d'amour ».

Père Boris

12 mars 2007

IIIième dimanche de Carême ; de la Sainte Croix


Icône de Maria Lavie

Marc VIII, 34-IX, 1

34 Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.
35 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.
36 Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme ?
37 Que donnerait un homme en échange de son âme ?
38 Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges.
1 Il leur dit encore: Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance.


Homélie prononcée à la Crypte par le Père Boris le 3 avril 1994

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

En ce dimanche de la Croix, nous nous tenons devant le symbole suprême et le signe tangible de l'amour infini de Dieu. La Croix porte en elle à la fois l'amour infini et la haine infinie ou, plutôt, une haine qui malgré sa démesure n'atteint pas à la mesure de l'amour de Dieu. L'amour de Dieu, lui, est infini totalement.

Le Seigneur dit cette parole : « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi - Il indiquait par cela de quelle mort il devait mourir » (Jean XII, 32). En effet, dans les bras étendus de Jésus crucifié on contemple le mouvement de prière de Celui qui était totalement prière et entièrement tourné vers le Père et le mouvement d'amour de Celui qui tend les bras, pour attirer à Lui tous les hommes. Nous sommes tous objets et sujets de cet amour infini de Dieu qui pour chacun de nous a donné non pas seulement quelques gouttes de son sang comme le disait Pascal, mais Son être tout entier, Son sang et Son corps tout entier pour chacun de nous.

Jésus nous porte dans Son cœur et dans Sa prière, tout particulièrement avant Sa Passion et dans Son intercession céleste. La Croix est le signe de cet amour infini de Dieu, d'un amour qui par définition est toujours don de soi-même. Nous disons que le Père engendre le Fils dans le mystère indicible de la Sainte Trinité : ce sont des mots humains pour exprimer une relation d'unité totale, de transparence entière. Le Père engendre, c'est-à-dire qu'Il donne la vie, éternellement, dans un éternel présent, à Son Fils ; Il s'ouvre, se livre, se donne, se vide pour ainsi dire totalement en Lui. L'amour trinitaire est aussi, en ce sens, don de soi-même, et on peut dire oubli de soi-même dans l'autre. Et l'Esprit Saint apparaît comme le fruit de cet amour, comme son lieu et comme le lien d'amour du Père et du Fils.

Lorsque Dieu crée le monde et l'homme, Il le crée dans un débordement infini d'amour. Ce sont de nouveau des mots humains, pour dire qu'il n'y a pas d'autre motivation, d'autre raison d'être, d'autre but pour la création de l'homme et des anges, que de faire sortir du néant des êtres qui puissent infiniment et éternellement aimer Dieu et être l'objet de Son amour.

Lorsque l'homme tombe et chavire dans la désobéissance, cet amour de Dieu est blessé, blessé mais non détruit. Alors ce flot d'amour qui rencontre la résistance et le refus entre dans la souffrance. Les Pères n'hésitent pas de parler de cette souffrance du Père qui se voit rejeté par ses propres enfants. C'est là que se trouve le premier fondement de la Croix. Parce que Dieu ne désire pas que le mal et que le malin aient le dernier mot, de nouveau Il fait le même geste de don total de soi : Il envoie Son Fils unique. Rappelez-vous la Parabole des vignerons homicides dans laquelle le fils bien-aimé est envoyé comme dernier recours : « Je vais leur envoyer mon Fils, mon bien-aimé, peut-être auront-ils respect de lui » (Luc XX, 13).

Et là, c'est une révélation pour nous : lorsque le Père envoie Son Fils, Il le fait avec l'espérance que peut-être les hommes Le respecteront.
Mais Jésus connaît le chemin qu'il doit suivre, car de toute éternité, Jésus entend la Parole du Père et il lui répond.
Il lui répond dans l'obéissance, comme le dit le Psaume 39 : « Tu m'as formé un corps. Tu n'as agréé ni holocauste, ni sacrifice. Alors j'ai dit : voici je viens. Au rouleau du livre il m'est prescrit de faire ta volonté » (Ps 39,7-9) ; « je viens dans le monde, Père, pour faire ta volonté. »
Toute la vie du Seigneur a été un accomplissement incessant, toujours renouvelé et jamais défaillant, de la volonté du Père : « Je ne suis pas venu faire ma volonté mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jn 6, 38) et encore : « Père, si c'est possible, que ce calice s'éloigne de moi, mais que ta volonté se fasse et non pas la mienne » (Lc 22, 42). C'est la prière incessante du Fils en face de la révolte de la chair, de la révolte humaine devant la souffrance et la mort, qu'Il a prises sur Lui et qui Le font ployer et verser des gouttes de sang. Je disais bien que la Croix est symbole de l'amour infini de Dieu. Mais il fallait justement que cet amour se heurte à la résistance, au mal et à la haine pour que cette haine soit pour ainsi dire dévitalisée au cœur d'elle-même. C'est pour cela que la Croix est aussi le signe de la haine suprême de ceux qui rejettent le Christ et Le crucifient. Et nous autres, dans la mesure de notre propre péché et de nos infidélités quotidiennes, nous sommes les fauteurs, il faut le dire, de cette crucifixion du Seigneur, du Fils de Dieu devenu Fils de l'Homme par amour infini. Nous y participons et nous ne devons pas penser que nous sommes meilleurs que les autres. Par conséquent nous devons porter profondément en nous le sentiment que nous partageons avec les contemporains du Christ la responsabilité de L'avoir crucifié ou de L'avoir abandonné. Le Seigneur a été finalement seul à porter Sa croix, accompagné par Sa sainte Mère et l'apôtre Jean. Allant jusqu'au bout de cette obéissance filiale exprimée sur la croix par les mots : « Tout est terminé » (Jn 10, 30) et « Père je remets mon esprit entre tes mains » (Lc 23, 46), allant jusqu'au bout de cette obéissance, il dévitalise la haine, et la Croix, désormais, trouve par la mort et l'amour du Christ une puissance nouvelle de vie et de grâce.

Cette croix devient vivifiante, cette croix devient lumineuse, cette croix devient déjà le symbole de la Résurrection, — de même que le tombeau vide est déjà le lieu de la Résurrection.
C'est pourquoi nous la vénérons non seulement comme un signe, mais comme le lieu de la Présence du Christ crucifié et ressuscité, comme le lieu de la grâce de l'Esprit Saint, comme le lieu dans lequel les énergies mêmes de Dieu se manifestent pour que nous y communiions. C'est pourquoi nous embrassons la croix, icône du Christ mort et ressuscité. C'est pourquoi nous gravons de toutes nos forces le signe de la croix sur notre corps et nous bénissons nos proches par ce même signe de la Croix. Le prêtre n'est pas le seul à pouvoir bénir avec le signe de la Croix : chacun de nous peut bénir son proche, intérieurement ou extérieurement, maternellement et paternellement. Le signe de la Croix que nous posons sur nous-mêmes et sur nos proches est une très grande grâce que Dieu nous donne, car il est porteur de la puissance divine contre les démons et contre les tentations. Voilà pourquoi il ne doit pas être tracé machinalement comme cela souvent se fait ; il doit être fait avec attention, avec vénération, avec la pleine conscience d'accomplir un geste fondamental qui nous fait participer à la mort et à la Résurrection du Christ.

Puisse alors cette Croix que nous vénérons aujourd'hui, au milieu du grand carême, nous conduire comme un phare qui indique le chemin de l'oubli de soi-même, le chemin qui aboutit au mystère de la Sainte Passion du Christ. Puisse la Croix nous aider à participer du plus profond de notre cœur à cette Passion, aux souffrances du Christ, pour être introduis par le Seigneur, à travers notre purification et notre pardon, dans l'espace nouveau de la grâce de la Résurrection inauguré ici et maintenant.

Amen.

Père Boris

04 mars 2007

II-ème Dimanche de Carême ; St Grégoire Palamas

Marc II, 1-12



1 Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison,
2 et il s'assembla un si grand nombre de personnes que l'espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole.
3 Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes.



4 Comme ils ne pouvaient l'aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché.


5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.
6 Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d'eux:
7 Comment cet homme parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?
8 Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu'ils pensaient au dedans d'eux, leur dit: Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos coeurs?
9 Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, prends ton lit, et marche?
10 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés:
11 Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.
12 Et, à l'instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu, disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil.
La parabole du paralytique, comme celle du fils prodigue, nous parle tellement de nous...
Oui la lumière luit dans les ténèbres et la descente en soi est nécessaire !
Beaucoup de rites initiatiques commencent d'ailleurs par une descente symbolique, ou plus réelle, dans les ténèbres, dans les profondeurs de la terre : Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem.


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Homélie d'un moine orthodoxe de l'Eglise d'occident




Chers frères et sœurs ;


Dimanche dernier nous solennisions le « Triomphe de l’Orthodoxie », c'est-à-dire que nous avons commémoré la proclamation de la légitimité du culte des saintes images à la suite de la crise iconoclaste. Ainsi dans cette mouvance, dans notre continuation de ce temps de carême et en guise d’encouragement, il serait bon de méditer aujourd’hui sur l’icône de la Résurrection, ou plutôt sur l’icône de la Descente aux Enfers pour être plus juste.

Car s’il est bien une icône que l’on pourrait appeler icône de carême c’est bien celle de la Descente aux Enfers.




Pourquoi ?
Parce qu’il en est de même dans cette icône autant que dans notre carême, que dans toute notre vie d’ailleurs, c'est-à-dire que le Christ en est le centre ; le Christ en est le but.
Nous le voyons se détacher nettement de la mandorle qui l’entoure, et si nous poussons plus loin notre contemplation, nous constatons que les cercles concentriques de cette mandorle se font de plus en plus sombres au fur et à mesure que l’on progresse de l’extérieur vers le Christ ; de sorte que la zone la plus sombre précède directement la lumière Christique ; tranchant ainsi de manière nette et flagrante.


A vue humaine cela peut sembler étonnant voire même contradictoire ; en effet toute quête, toute avancée vers le Christ se doit d’être de plus en plus lumineuse ; certes. Mais dans la vie spirituelle, cette progression vers le Christ ne peut se faire que par une humilité toujours de plus en plus grande, par un renoncement lui aussi toujours de plus en plus grand, donc par un cheminement qui sera souvent obscurci par notre orgueil, par nos passions et en définitive par notre manque d’amour ; ce manque d’amour qui est trop souvent la source de nos maux et tout compte fait, ce manque d’amour qui est le péché par excellence.
Et pourtant, cette constatation de notre état de faiblesse; loin de nous rebuter doit nous dynamiser et nous remplir de confiance de par le but que nous ne devons jamais perdre de vue, à savoir la rencontre avec Dieu.

Cette rencontre avec le Christ que le grabataire -dont il a été fait mention aujourd’hui dans la lecture de l’Evangile- cette rencontre qu’il a expérimentée dans son être tout entier, dans son être à la fois corps et esprit.



S’il en est un qui a vécu en profondeur cette progression de plus en plus sombre vers le Christ c’est bien lui, ce grabataire ! Il est aisé de nous imaginer que la paralysie dont il était atteint n’est sans doute pas venue d’un seul coup ; mais qu’elle s’est installée en lui progressivement, ralentissant puis neutralisant finalement les mécanismes physiques et spirituels de sa personne ; le plongeant pour ainsi dire dans une petite mort…



Aussi sombre que cette état de fait puisse nous paraître il n’en demeure pas moins que la guérison libératrice est intervenue ; d’une part grâce à la foi et à l’amour de ceux qui l’accompagnaient, sans qui rien n’eût été possible (bel exemple de la puissance communautaire !) ; et d’autre part du fait de cet humble et donc digne mouvement descendant vers le Christ, au travers du toit entrouvert de la maison ; descente volontairement et librement assumée à l’issue de laquelle la rencontre a eu lieu.

Et qui dit rencontre avec le Christ dit guérison, avec toute la paix intérieure que cela suscite et qui en découle naturellement ; cette « hesychia » dont St Grégoire Palamas s’en fait en son temps l’apôtre et l’ardent défenseur.
Saint Grégoire a insisté notamment sur un point crucial ; à savoir que depuis l’Incarnation, nos corps sont devenus précisément des « temples de l’Esprit Saint qui est en nous», et que c’est précisément dans nos corps que nous devons rechercher la présence de Dieu ; dans nos corps sanctifiés par la prière et la participation aux sacrements de l’Eglise.
Car ; toujours selon St Grégoire ; Dieu se trouve en nous-mêmes et c’est en nous-mêmes que nous découvrirons la Lumière du Thabor, cette lumière Thaborique que les apôtres Pierre, Jacques et Jean n’ont pu expérimenter que d’un point de vue extérieur parceque le Christ n’était alors pas encore mort et ressuscité.
Il devient donc nécessaire et primordial que nos corps participent à la prière dont ils sont l’instrument, ainsi l’être humain dans sa totalité s’en trouvera réunifié et pourra contempler la Lumière Divine.


C’est uniquement en ce sens que cette ascèse que nous tentons de vivre en ce carême trouve sa raison d’être ; non pas par « masochisme » volontariste et disciplinaire mais en tant que respect de son propre corps, donc respect de soi –et bien au-delà d’un moralisme étroit- ; en tant que conscientisation d’abord, puis acceptation de ses faiblesses, de ses pulsions qui si elles sont à la fois contrées, contenues et axées sur Dieu sont de fait rencontres avec Lui… Car Il ne nous abandonne jamais dès lors que nous Lui faisons ne serait-ce qu’une toute petite place dans nos cœurs pour qu’Il combatte avec nous, à nos côtés.





Alors nos vies s’en trouveront changées et tout comme le grabataire nous nous relèverons certes ; mais nous nous relèverons comme lui en emportant notre grabat, c'est-à-dire sans quitter totalement ce qui fait nos infirmités ; nous nous relèverons, nous nous tiendrons debout face à Dieu ainsi qu’Il le veut de nous et marcherons vers Lui avec nos faiblesses acceptées puisqu’elles ont été, sont et seront autant de motifs et d’occasions d’entrer en relation avec Lui ,de Lui prouver notre amour et notre infinie confiance en Lui.

Ainsi nous expérimenterons ce qu’a écrit St Grégoire Palamas, à savoir que : « La joie spirituelle qui vient de l’Esprit dans le corps, transforme le corps et le rend spirituel ».


Amen !